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Je ne suis pas de ceux qui donnent la patte pour obtenir ce qu’ils désirent.
C’est tout le contraire, je me nourris de vos faiblesses et de vos caresses.

C’est en effleurant vos chevilles que je suis parvenu à vous apprivoiser.
Lorsque vous m’avez offert sans réticence la douce chaleur de vos jambes, j’ai su que je vous avais domptée.
J’ai pris place dans le satin de votre lit, vous n’avez pas su résister.

Dès lors je n’ai eu de cesse de marquer mon territoire, imposant les règles et les lois.
Ce fut d’abord la nourriture, celle que vous proposiez ne pouvait convenir à mes goûts délicats.
Il m’a suffit de la bouder, d’un regard tendre vous supplier, pour obtenir sans difficulté des mets raffinés.

Comme tous ceux qui de leur vie ne font pas grand chose, j’ai besoin de beaucoup de sommeil.
Il n’était bien entendu pas question de me satisfaire de ce panier ridicule dans lequel je me suis juste contenté d’uriner.
Non, sachez-le, ma place est celle que vous convoitez, sur le lit ou le canapé.
Si cela vous déplaît, à coup de griffes sur leur tissu je n’aurai de cesse de me venger.

Pour les caresses, soyons clair, cela se passe où je veux et quand je veux.
Inutile de me prendre de force, sans même un regard je parviendrai à m’échapper de votre étreinte.
Vous souffrirez donc, et ce n’est pas négociable, que le désir de ronronner me prenne pour bien vouloir vous exécuter.

Je veux bien admettre d’autres félins la présence, mais si leur compagnie venait à me déplaire, je partirais sans me retourner.
Je saurai bien trouver ailleurs un foyer plus accueillant.
Je reviendrai certes de temps en temps, si la faim me tiraille, grognant tout en mastiquant pour vous exprimer ma rancoeur.

Mais point de canin dans ma demeure.
Pas question pour moi d’accepter un de ces faux-frères aboyants qui n’ont de cesse de tirer la langue, et qui attendent comme un cadeau qu’on les promène au bout d’une laisse pour lever la patte au premier réverbère.

A ce propos, vous comprendrez que, pris d’une envie pressente, si la liberté m’est ôtée, je puisse me laisser aller où bon me semble.
Je choisirai alors, car je sais que cela vous agace, un coussin, une plante, une paire de chaussures, ou tout objet qui gardera longtemps ma trace.
Il n’est même pas envisageable que j’opte pour la salle de bain ou les toilettes, je vous laisse profiter de ces lieux aquatiques dont je ne comprendrai jamais l’utilité.

Une dernière chose, si vous pouviez à partir d’aujourd’hui cesser d’utiliser ce surnom grotesque.
Vous ne comprenez donc pas que si je refuse de venir lorsque vous m’appelez, c’est simplement parce qu’il ne me convient pas?

Je ne suis pas de ceux que l’on baptise pour se convaincre qu’ils nous appartiennent.
Je ne suis pas de ceux à qui l’on met un collier autour du cou pour obtenir ce que l’on désire.

Pascal

Publié: 31 décembre 2009 dans blog
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Note : Ce texte est inspiré du morceau « Pascal » du groupe Hocus Pocus, en écoute sur Deezer via le lien disponible à la suite du billet. Je n’ai gardé que la dernière phrase du texte original, qui ne saurait être remplacée.

Je me suis échappé dès ma naissance.

Léger comme une plume, j’ai flotté sur la brise qui me léchait la peau, emporté par ses ailes vers cette fenêtre entre ouverte sur ma liberté. Je suis sorti de mon bain de couleur, et j’ai gardé sur le corps le tatouage de cet étrange berceau : cinq, zéro, zéro.

Je n’étais certes pas très beau, vêtu de cette impression mystérieuse. Mais je pouvais déjà remercier le ciel d’être sorti indemne de cette évasion involontaire. Là où d’autres avaient laissé leur peau, la mienne était restée lisse.

J’attendais, patient, sur le bitume brûlant. Conscient que la tentation de ce dessin gravé sur mes teintes d’absinthe attirerait tôt ou tard le regard d’un passant.

Une vieille dame s’approcha de moi. Lorsqu’elle me reconnût elle scruta les alentours, à la recherche de celui qui m’aurait abandonné à mon sort contre son gré. Il lui fût difficile de se baisser pour me cueillir de ses mains ridées. Elle me palpa avec maladresse, préoccupée par les perspectives que cette rencontre imprévue lui offrait. J’avais imaginé sous de meilleures auspices le plaisir de ces premières caresses.

Elle m’hébergea bien au chaud, sous l’épaisseur d’un vieux matelas, là où nombre de mes frères avaient déjà du passer des nuits blanches dans l’attente d’un échange. Je n’ai pas eu le temps de voir le jour se coucher, on m’enleva de cette cachette trop évidente, pour me fourrer dans une poche étroite. Son petit fils connaissait la planque.

Je l’entendis vaguement la saluer, sa voix masquée par les tintements du trousseau de clés qui partageait ma cellule. Je me sentais à l’étroit, dérangé par le contact de ces feuilles si ordinaires qui m’enlaçaient, agacé par l’odeur de cette résine noirâtre qui les accompagnait.

Je fus ainsi ballotté par le rythme de ses pas durant quelques minutes qui paressèrent une éternité. Puis tout s’arrêta.
Une agression verbale accompagnée d’une vive secousse me libéra de cet enfer, pour me conduire dans une nouvelle galère lorsque des ongles répugnants décidèrent de me faire plier.

De longues heures passèrent avant que les doigts jaunis par le tabac me déposent sur un tapis aux couleurs vives, entre des jetons d’argile et un verre rempli d’un liquide ambré. Un poing se resserra pour frapper violemment la table de jeu. Je changeai à nouveau de propriétaire. Mais pas pour longtemps.

Celui qui venait de jeter négligemment une paire de huit, quitta la table pour rejoindre la salle de strip. Il profita du spectacle et me glissa entre une paire de seins, pour le plaisir de voir sourire cette sirène envoûtante qui fit enfin de moi ce que je voulais être.

Papier de toutes les convoitises, nombre magique aux couleurs désormais ternies. Flétri, chiffonné entre des mains trop sales, je trouvai enfin ma place lorsque la belle me pinça entre sa peau et la soie délicate de son string envoûtant.

J’avais été malmené, trimballé dans des jeans usés, vulgaires tissus qui ne méritaient pas d’héberger le luxe de mon précieux papier.
Je retrouvais enfin mes chiffres de noblesse au contact soyeux de cette chair satinée, que je pouvais caresser au rythme lent de ses déhanchés.

La belle me délivra de ces agréables fantasmes, pour me rouler bien serré entre ses doigts de fée. D’une main experte elle me plongea dans une poudre blanche qu’elle renifla les yeux fermés avant se se pincer les narines. Elle me déroula, m’échangea contre une sachet rempli de cette même substance.
Je me retrouvai à nouveau coincé au fond d’une poche sale, sorti très vite par le dealer pour acheter une tranquillité provisoire. Puis à nouveau posé sur une table lors d’un pari banal.

Tout ces gens se sont battus pour m’obtenir, ils se sont défiés pour me troquer contre des biens futiles. J’ai voyagé de main en main, sali, froissé, on m’a prêté des noms barbares.
On m’a traité de cash, de flouze, de liquide et d’oseille.

Un autre a ensuite essayé de me cloner pour me multiplier. Il n’a pas fait long feu, des hommes en bleu l’ont arrêté. L’un d’eux m’a confisqué, discrètement embarqué, une pièce à conviction en moins parmi les faux billets. Il m’utilisa pour obtenir un plaisir de courte durée.

En quelques jours j’ai côtoyé policiers, truands, enfants et maintenant cette fille de joie. Je commençais à regretter mon évasion par cette fenêtre. J’aurais aimé retrouver le calme de la liasse, serré contre mes frères. Elle entendit ma plainte, m’accompagna jusqu’à son compte en banque.

Je retrouvai enfin la plénitude cette nuit là, couché entre les pinces d’une machine accueillante. Mais cette nuit fut la dernière, le lendemain le distributeur me libéra. Je fus conduit jusqu’à ma gloire près d’un paquet de gitanes qui allait et venait sans cesse. Exposées aux regards de tous les téléspectateurs, mes derniers instants auront marqué l’histoire.

Ce mec mal rasé m’a cramé et j’suis mort en héros…

Hocus Pocus – Pascal

En cette période de fêtes où le foie côtoie le gras pour nous rappeler la crise, je ne peux m’empêcher de me demander : comment est-il encore possible de faire croire à nos charmants bambins que le Père Noël existe?

Et lorsque je pose la question à mon entourage, pères et mères de familles, la réponse est unanime : « Oula! C’est compliqué! »

Tu m’étonnes, John! A une époque où le chérubin croise pendant la période de Noël moultes représentations du gros barbu vêtu de rouge, sur le petit écran, dans les catalogues qui ont inspiré sa liste de cadeaux, dans les magasins où on le force à l’embrasser malgré la pandémie grippale qu’on nous annonce pour nous vendre des vaccins, et j’en passe, comment est-ce possible?

Certes, cachés derrière leurs blanches postiches, on pourrait imaginer qu’on puisse les confondre. Mais on ne me la fait pas à moi!

Les papas Noël sont tous différents, et si on ne me la fait pas à moi, je ne vois pas comment on pourrait berner les enfant qui eux les observent de leurs grands yeux éblouis, les admirent, les espèrent. Alors que moi, très sincèrement, vous comprendrez que je m’en tamponne.

Note : cette illustration est totalement hors-sujet, mais essayez de chercher « noël » dans Google Images, vous verrez que, comme moi, vous retiendrez les photos les plus innocentes…

Si vous avez déjà eu droit à cette délicate attention de votre famille, qui vous soutient – après vous avoir bien bourré la gueule – que vous êtes le plus à même autour de la table de revêtir le fameux déguisement de Père Noël pour émerveiller le petit dernier, en fin de soirée du 24 décembre, vous comprendrez de quoi je veux parler.

A ce moment crucial, vous ne pouvez pas dire non. De toute façon vous êtes sérieusement entamé, ce qui vous assure un savant mélange de courage et d’inconscience pour ne pas refuser. Il faut vous rendre à l’évidence, il n’y a plus que vous pour jouer ce rôle que le père de la victime ne pourrait pas assumer, en toute objectivité. Les autres membres de la famille refusant catégoriquement de s’y plier, tout simplement parce qu’eux ont un minimum d’amour propre, il ne reste que vous.

Vous noterez d’ailleurs qu’au moment précis où vous acceptez la mascarade, ces derniers sont les premiers à se ruer sur leurs camescopes en se poilant d’avance, pour déclencher l’enregistrement alors que vous commencez à enfiler le costume grotesque. Car bien entendu, vous vous doutiez bien qu’il y aurait des traces de cette performance… Non? Ah ben si c’est trop tard.

Pour ceux qui me connaissent, je vous laisse imaginer le tableau : costume trop grand (évidemment), ceinture factice qui ne tient pas le coussin placé sous la veste rouge pour faire le gros bide, Stansmith blanches aux pieds… Nawak…

On ne peut pas faire plus « je suis pas crédible », mais j’y crois, pas le choix. Un détour vers le premier miroir pour évaluer la catastrophe… Un dernier verre pour la route, cul sec…

Montée des marches digne de Cannes, tapis rouge (vin), titubant, des cadeaux plein les bras, un petit « How How How » pour la route (impro totale), je suis prêt à me présenter au Cours Florent ou au Jamel Comedie Club. J’assure quoi.

Et le pire c’est que ça fonctionne, malgré tout le monde autour qui retient son fou rire lorsque d’une voix exagérément grave je demande : « Tu as été bien sage? Tu crois que tu peux avoir tes cadeaux? How How How »

De toute façon le gosse est tétanisé, partagé entre la crainte et la timidité, je fais au mieux pour éviter de croiser ses yeux et je me mets à genoux dès que je vois qu’il bloque sur mes pompes.

Note : voir la note sur la première illustration… Promis après j’arrête…

Ca fonctionne. D’abord parce que le môme oublie très vite le Père Noël pour se ruer sur ses cadeaux.

Ca fonctionne sûrement aussi parce que ça fait le troisième déguisé qu’il croise en quelques semaines, les deux premiers étaient plus grands, plus gros, mais celui-là c’est le bon, le vrai, la preuve : c’est lui qui a amené les jouets.

La magie de Noël c’est de réussir à faire croire à nos enfants qu’il existe, qu’il a déposé les cadeaux et est reparti très vite pendant qu’ils étaient aux toilettes, qu’il est passé par le jardin parce que c’est plus pratique, pendant qu’ils l’attendaient devant la cheminée.

La magie de Noël c’est des enfants qui ont les yeux qui brillent, pendant que leurs parents pleurent de rire en se repassant les images d’une mise en scène improbable.

Mère au milieu des terres

Publié: 29 décembre 2009 dans blog
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Je n’ai pas d’âge, pas de véritable racine, mes origines sont floues, sans doute trop complexes ou trop vastes pour qu’une mémoire puisse en garder la trace.
Cela semble sans doute étrange, mais je me plais à penser que suis née au fil des millénaires, par la force des choses, celle qui éloigne les terres et les façonne pour former leurs crêtes qui dominent le Monde.
Lorsqu’il devient trop difficile de savoir d’où l’on vient, on se contente d’être à défaut d’avoir été, et on ne cherche même pas à devenir.

Je sais tout au plus que je suis Européenne, Africaine et Asiatique, et je caresse chaque jour mes origines du bout de mes lèvres pour les remercier de m’avoir hébergé.
Je ne suis rien de plus qu’un vestige. Les restes d’un monde qui n’a pas survécu à ce besoin irrésistible de mêler les continents, de façonner leurs contours, me serrant lentement entre leurs bras pour me priver de liberté.

Car je n’ai pas choisi ce sort, je n’ai jamais voulu me renfermer sur moi-même. J’aurais aimé couler des jours paisibles aux côtés de mes soeurs qui elles, ont eu la chance de s’étendre sur des lits plus vastes et plus accueillants.
L’histoire en a voulu autrement, une entaille bien peu profonde marque mon corps, certes suffisante pour m’isoler des rumeurs occidentales, mais trop superficielle pour découvrir l’horizon au-delà de Gibraltar.

Les hommes qui ont croisé mon chemin ont eux aussi essayé de façonner les contours de ma peau, la déchirant au fil des ans pour remplir mes veines d’un sang plus rouge que celui de mes pères.
Tel était le prix à payer pour que je puisse accueillir plus facilement ces cultures lointaines qui s’étendent au Sud et à l’Est de mon entourage.
Je n’ai pas souffert de ces sévices, je ne me suis jamais plaint. Ou tout du moins personne ne l’a jamais su, j’ai toujours réussi à cacher mes vagues à l’âme à la vue de ceux qui me côtoient.

Mais on ne change pas si facilement le destin d’un vestige.
Je suis toujours esseulée, perdue entre ces terres qu’ils se sont disputées pour dessiner des frontières imaginaires séparant les peuples.
Perdue entre ces âmes dont j’ai façonné l’histoire, car c’est moi qui leur ai permis de partager leurs cultures, de mélanger leurs vies, de transmettre leur savoir.

Je suis la Mère qui les a mis au Monde.
Je suis la Mer qui a offert à ceux-là l’espoir de quitter la misère pour l’utopie d’un Monde meilleur.
La Mer que d’autres rêvent de goûter lorsque les beaux jours approchent, offrant leur peau fragile pour ressembler à ceux qu’ils aimeraient me voir reprendre.
La Mer qu’il envahissent alors et polluent sans aucune pitié, puis qu’ils abandonnent lorsque la chaleur du soleil les délaisse, la laissant gronder pour ne pas être oubliée, pour leur rappeler que c’est elle qui les a tous nourris de ses richesses et de sa beauté.

Je suis la Mère de tout ces êtres, on m’appelle la Mer au milieu des Terres.

Enfance

Publié: 26 octobre 2009 dans blog
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Qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre de la table de multiplication?!!

Il y avait de quoi se poser la question, à une époque où même le plus pourri des téléphones portables possédait une calculette… Mais non, rien à faire, l’école refusait de s’adapter à la génération des enfants du troisième millénaire, et il fallait qu’il récite comme un robot, qu’il recommence jusqu’à ne plus hésiter sur un nombre, murmurant malgré lui cette mélodie sournoise qui accompagne immanquablement cet exercice douloureux.
Si au moins il arrivait à se retenir et ne pas fredonner ces quelques notes… Mais c’était impossible, ou tout du moins cela rendait la tâche encore plus difficile, car il fallait pour cela se concentrer sur ce détail, et ça compliquait forcément la mémorisation des chiffres…

C’était sûrement ça le problème… Mais oui! Voilà pourquoi il n’arrivait pas à retenir ces satanées tables. Il était tout simplement happé par cette rengaine et focalisait sur elle. C’était clair, limpide… Ce qui servait de guide à tout ses camarades lui compliquait la vie à lui!
« Mais pourquoi moi?! Pourquoi moi je me demande qui a eu l’idée de cette musique pendant que je récite ma table de multiplication au lieu de me concentrer? Pourquoi je me pose tout le temps ce genre de questions à la con au lieu de faire comme tout le monde?? »

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Les garçons de son âge occupaient le plus clair de leur temps en tête à tête avec leur Playstation à la maison, et à défaut de pouvoir jouer à temps complet, se rabattaient sur leur console portable à l’école. Ils ne s’intéressaient pas à grand chose, refusaient d’entendre parler des filles, ne comprenaient pas que l’on puisse lire plus d’une page d’un livre qui ne contient aucune image, et se nourrissaient de bonbons toute la journée afin de refuser systématiquement toute la nourriture « normale » qu’on leur proposait, à la cantine ou en famille…

Lui vivait dans un monde imaginaire qui se matérialisait dans son petit cerveau tourmenté, pas sur un écran 16/9ème. Il comprenait que les filles continuent à sauter à la corde plutôt que de se battre contre des monstres avec une manette entre les mains, il se voyait bien sauter à la corde d’ailleurs et se joindre à elles. Il voyageait en s’abreuvant de lecture, pas en s’affalant sur un canapé devant le petit écran, il préférait de loin les plats en sauce de sa mère aux gélatines glucosées d’Haribo…

A un âge où les enfant semblent parfois complètement barges, capables de hurler sans raison, de courir les bras tendus comme s’ils essayaient de prendre leur envol, de descendre les grandes personnes dans la rue en les visant avec un flingue imaginaire du bout de leur doigts…. A un âge où les sentiments sont flous, où on n’a pas encore appris à les comprendre, où on les refuse parfois parce qu’ils nous gênent ou nous rendent vulnérables face aux copains, lui savait parfaitement ce qu’il ressentait pour elle… Mais elle, était-elle comme lui ou comme tous les autres enfants de son âge?

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La table de multiplication n’était définitivement pas faite pour lui, il fallait être programmé, robotisé pour retenir cette accumulation de chiffres, pour la chanter sans être gêné par sa propre voix…

Il fallait sûrement être capable de rester des heures devant un écran la bouche ouverte pour la comprendre et l’accepter sans réfléchir.

Il fallait sûrement ne pas réfléchir du tout en fin de compte…